Porte du BOURG [1] [2] , XIVè siècle, avec en arrière la seconde porte >>>>
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Extraits : Société Française d’Archéologie – Bulletin Monumental 1834

Note sur la ville de Flavigny.

C’est sur l’un des escarpements semblables à celui de l’emplacement d’Alise que la petite ville de Flavigny s’est élevée. Des vallons étroits l’isolent de toutes parts d’une manière presque inaccessible, excepté d’un seul côté où l’escarpement se relie, par une crête de roche, au grand massif de la montagne ou plateau général.

Une petite route, nouvellement tracée, remplace l’ancien chemin étroit, pierreux et rapide qui conduisait à Flavigny. Une muraille d’enceinte défendue par des tourelles présente encore quelques débris assez pittoresques. Nous donnons ici le dessin de l’une des deux portes principales qui sont restées en partie debout. On y reconnaîtra une époque assez avancée du moyen-âge : le XV° siècle.

La petite ville de Flavigny a dû à sa position exceptionnelle, une certaine célébrité en Bourgogne. Ses églises et ses couvents avaient appelé l’attention, et, à cet égard, l’historien de la Bourgogne, l'illustre abbé Courtépée, donne de nombreux détails historiques. Mais le temps a apporté bien des changements à l'état de choses ancien.

Flavigny possède encore deux couvents. L'un de Dominicains, où réside le célèbre Père Lacordaire, établi vis-à-vis de la montagne d'Alise ; l'autre de Carmélites, situé du côté opposé de la ville et dont les grands jardins disposés en terrasses sont très remarquables.

Environnement
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L'église paroissiale, elle aussi, présente un ensemble assez intéressant surtout à l'intérieur. C'est un monument qui peut appartenir à la fin du XIV° siècle et au siècle suivant. Ce qui mérite le plus d'attention, c'est une galerie supérieure établie au dessus des bas-côtés de la nef et que réunit, vers le chœur, un jubé très pittoresque d’aspect. Des stalles, en belle boiserie de chêne, et quelques détails de sculpture méritent de fixer l'attention.

Flavigny possède quelques maisons particulières datant des XV° et XVI° siècles, notamment la maison située près de la place de l'église et occupée .par un fabricant de bonbons d’anis, production célèbre pour sa bonté, dans toute la Bourgogne. Les ruines d'une ancienne église du XIII°siècle, attenant un immense bâtiment du XVII°siècle, ou même du XVIII°, et enfin quelques tourelles d'escalier placées en encorbellement, complètent la série d’objets que l’archéologue pourrait visiter à Flavigny.

Y.PETET

Bulletin monumental / publié sous les auspices de la Société française pour la conservation et la description des monuments historiques, dirigé par M. de Caumont 1853 (Sér. 2 / T. 9; Vol. 19)
    Extraits : « Ville de Flavigny sur Ozerain, Recherche Historique sur l’Abbaye de ce nom et notices,
  1. sur Flavigny et l’ancienne ville disparue ;
  2. sur Alise Sainte Reine ;
  3. sur le Château de Bussy-Rabutin ;
  4. sur Salmaise par Adrien Champion, juge de paix. 1899 »

    ……………… Page 10 à 11 :

    « La ville de Flavigny était divisée autrefois, en trois parties : la cité, le bourg, le faubourg. Mais les guerres intérieures en ayant fait un poste important, on ruina les deux dernières parties pour rendre l’enceinte plus régulière. Il ne reste aujourd’hui que la première, encore environnée de murailles et munie de trois portes fortifiées.

    L’ancienne cité, fort resserrée, renfermait tout le circuit où se trouvent l’Eglise de la Paroisse, l’Hôtel de ville, et toutes les maisons à l’entour de ladite Eglise jusqu’aux portes, et formaient la place de la première Ville. Il y était joint le Bourg, côté de la Ville de Semur, et au-delà un grand Faubourg, divisé en deux parties. La plus éminente s’appelait « Val de dessus », autrement dit « Val de Prugny »; l’autre, « Val de dessous », et s’étendait jusqu’à la montagne d’Auxois, où était le cimetière de la Ville et l’Eglise, appelé cimetière Saint-Pierre, leur premier patron.

    L’une des portes du Bourg, côté du Val de Prugny, était à pont-levis ; elle est encore en très bon état aujourd’hui, mais la tour percée de canonnières, n’existe plus. Le Duc Jean, tué à Montereau l’an 1419, fit mettre, pour marque de souveraineté, ses armes sur cette porte, lesquelles sont de Bourgogne moderne, écartelée, de Bourgogne ancienne, et sur le tout, de Flandre, à savoir, le lion de sable, en raison de Marguerite de Flandre, sa mère.

    Celle du Val de dessous, flanquée de deux tours canonnières, servait à tirer le long du grand pan, jusqu’à l’autre tour; elle appartenait à l’abbé, et joignait la porte de la Ville. Elle existe toujours, mais demande des réparations. Une croix, la plus ancienne du pays était placée sur la douve du fossé, et faisait face à la porte du Château et à l’Abbaye. Les images des quatres saints suivants : St-Simon et St-Jude, apôtres ; St-Préjet et Ste Reine, dont les corps étaient dans le trésor de ladite Abbaye, y étaient représentés en relief, aussi grands que nature.

    C’est en 1367, à la supplication des habitants, et de l’avis des Commissaires-Députés, à la visitation des forteresses du baillage d’Auxois, comme aussi de quelques chevaliers et écuyers des plus entendus en fortifications, qu’elle fut de plus de la moitié rétrécie du côté de Semur, et réduite en son état actuel, à la réserve des bourg et faubourg qui furent ruinés du temps des guerres civiles, ayant été jugée de trop grande garde, en égard à la pauvreté de ses habitants.

    Philippe le Hardy, Duc de Bourgogne, lieutenant du roi Charles V, son frère, en la Province de Lyon, pour faciliter la construction des nouvelles murailles, tours, bastions et autres semblables pièces de défense, qu’il était utile de faire au sujet de ce retranchement, usa des droits royaux à lui cédés dans ledit Duché. »

    ……………… Page 18 :
    « D’un rapport non daté, lu aux archives de Flavigny, dressé par M. Desouhé, chargé par le prince Henri de Bourbon, de l’éclairer sur des difficultés survenues entre les habitants et l’abbaye, au sujet d’une porte élevée par celle-ci, sur la hauteur du monastère, il résulte qu’il existait une tour sur le fossé, joignant la maison du doyen, où il y avait des prisons. L’entrée des prisonniers était de plein pied, tandis qu’on ne pouvait qu’à grand peine descendre par celle du fossé. »